
The inspiration for the ‘Scar‘ installation was initially derived from a poetic response to the overwhelming* sound of the cicadas that were audible the instant Kate Davis and David Moore stepped out of the car the day they arrived in Lagamas, a hot** summer day in July. It took them by surprise, as the cicadas had been silent during their first visit in April.
The artists decided to make the location of their studio an isolated shed under the pine trees in the grounds of the château to immerse themselves in the intensity of the heat and sound of this new environment.
These first impressions were captured in the poem Cicada cha-cha-cha. This formed the background and anchoring point for the two further elements which make up the artists’ installation for the grounds of the château: a physical razor of polished metal which has a fragment from the poem cut into its face – this runs down an external wall of the Château de Lagamas, and the scar on the trunk of an Allepo pine tree in the garden – whose surface is now pigmented with a deep red.
L’installation ‘Scar‘ est inspirée d’une réponse poétique au son assourdissant* des cigales qui inonda Kate Davis et David Moore, le moment où ils sortirent de leur véhicule le jour de leur arrivée à Lagamas, une chaude** journée de juillet. Cela les prit complètement par surprise, alors que les cigales étaient encore silencieuses lors de leur première visite en avril.
Les artistes décidèrent ainsi de faire leur studio d’un appentis à l’écart sous les pins du parc du château, afin de s’immerger dans l’intensité de la chaleur et des sons de ce nouvel environnement.
Ces impressions inaugurales furent transcrites dans le poème Cicada cha-cha-cha. Ce texte apporte le contexte et un point d’ancrage pour les deux éléments complémentaires constituant l’installation des artistes pour le château: une lame en métal poli dans laquelle est découpé un fragment du poème – affixé sur l’un des murs extérieurs du Château de Lagamas, et la cicatrice dans l’écorce d’un pin d’Alep dominant le jardin – dont la surface est maintenant pigmentée d’un rouge profond.

Cicada cha-cha-cha Cymbales de cigales
A scar, Une cicatrice,
a long-livid slit, une longue et livide fente,
crusting in sunlight s’escarrarifiant(1) au soleil
runs trunk-ward court au long du tronc
to a canopy of sound vers une voûte de sons
Walking below Cheminant au-dessous
to the back-track of cicadas en contrepoint des cigales
click-chicks in their sky-lined firs kss-kss dans les pins à la crête du ciel
talking up the heat of day disputant de la chaleur du jour
A body boil of ants une artère gorgée de fourmis
blisters criss-cross se boursoufle et s’entrecroise
down the fence wire. au fil du barbelé.
The burning metal lattice La dentelle de métal brûlante
knots its self se tricote
into an open riddle à ciel ouvert
of industry en une énigme(2) ouvrière
Closer to the ground Plus près du sol
exoskeletal exosquelette
and still beneath this et encore en dessous
a dry cast keratin-skin une exuvie parcheminée
gives slip s’ouvre
searing out into se desséchant dans
incessant summer l’été omniprésent
Then darkness comes Puis la nuit descent
to cool the rhythm pour atténuer le rythme
of the chatting-shack de la cabane volubile
and in that evanescence et dans cette évanescence
the cadence slows la cadence se ralentit
and slips in time et s’assoupit
to meet this torment’s bargain. pour prix de ce tourment(3).
David Moore & Kate Davis, French translation by M. Magnin
Lagamas 25.07.13
Notes:
* Some cicadas produce sounds up to 120 dB, among the loudest of all insect-produced sounds | Certains cigales produisent un son qui atteint jusqu’a 120 dB, l’un des plus puissants parmi les insectes.
** Male cicadas sing most actively in hot weather and do their most spirited singing during the hotter hours of a summer day. The temperature must be at least 77°F – 25 °C | Les cigales mâles sont les plus musicales dans un climat chaud, en particulier durant les heures les plus étouffantes de l’été. La température doit etre au moins de 25 °C.
Notes de traduction:
(1) ‘crusting’ a un double sens en anglais, d’une part une référence à une cicatrice dont la surface devient une croûte, d’autre part le processus minéral de dessèchement dû à la chaleur du soleil
(2) ‘open riddle’ traduit un mystère qui serait caché en pleine vue: on voit les fourmis, l’on sait quelles sont à l’œuvre, mais pas comment et pourquoi elles sont ainsi actives. ‘Riddle’ signifie aussi tamis, utilisé dans l’agriculture et l’orpaillage, qui partage avec le fil barbelé la même structure en dentelle.
(3) le tourment est celui de la chaleur de l’été et du vacarme des cigales. La chaleur estivale est recherchée mais suscite aussi le désir comme un piège dont on ne saurait s’extraire. Les hommes comme les cigales sont prisonniers de cet instinct sexuel primitif. Le prix pour s’en échapper est de renoncer à la chaleur aussi bien climatique que métaphorique alors que la nuit tombe.
